« Il n’y a absolument que ce qui est artistique, naturel ou commercial qui ne soit pas de sa main, mais tout fut sa propriété ».
La Direction. Extrait du « Guide du Musée » 1919
L’Ermitage
La porte de l’Ermitage, toujours ouverte dans un mur crénelé et garni de bustes colorés, arbore avec fierté le blason symbolique de l’Abbé Fouré : un dragon tenant la croix du Christ. Quel message l’Abbé Fouré veut-il transmettre ? C’est bien la même croix que l’on peut voir scellée sur le célèbre fauteuil de l’Abbé Fouré sur lequel on peut lire l’une de ses devises : Amor et Dolor (amour et douleur). S’agit-il d’un rappel de son passé dont il ne dévoilera jamais la souffrance, ou bien simplement une représentation du Bien et du Mal ? Bois flottés, souches, bois de chauffage et bois nobles alimentent la créativité débordante de notre Abbé. Au milieu des arbustes et des fleurs, et autour de ce jardin fantastique, plus de 200 sculptures peintes pour la plupart de couleurs vives, font l’étonnement ou l’admiration des plus grands et la peur des plus petits.
La Pointe du Christ
La Pointe du Christ se situe entre la plage du Val et le lieu désigné comme les Rochers Sculptés. Son appellation est due à la présence d’une croix érigée par l’abbé Fouré. Cet endroit est particulièrement incliné ; tantôt accroupi sur ses talons, tantôt allongé avec son oreiller sous sa soutane, c’est sur cette pointe que l’abbé Fouré a conçu ses premières créations. Autours des gisants foisonnent d’autres sculptures malheureusement érodées ou brisées. On peut y voir des visages, des animaux et des formes diverses. Il aime beaucoup cet endroit et il exprime à un journaliste sa volonté d’y être enterré, « si Dieu lui laisse le temps de préparer son tombeau ». Hélas, son vœu ne sera pas exaucé. Aujourd’hui, cette « Pointe » est repérable par une croix en bois, appelée croix de Mission et datée de 1951. Vous pouvez, sans y verser le moindre écot, y méditer sans modération. Si la chance vous sourit, vous apprécierez le passage des dauphins venus vous saluer.
Les Rochers Sculptés
Le Poème de Granit : l’enclos des Rochers Sculptés est la pointe suivante en allant vers la Chapelle Notre Dame des Flots, appelée pointe de la Haye. Sur cette pointe descendant doucement vers la mer, l’Abbé a pu profiter d’une facilité de travail. Le granite est-il plus accessible à son marteau et à son burin, ses habituels compagnons de travail ? Est-ce à cause de sa volonté de consacrer son temps et ses œuvres pour les pauvres qu’Adolphe Fouré obtint l’accord pour sculpter cette falaise ?
À la fin de chaque hiver, avec amour, l’Abbé dispense ses soins à chacune de ses réalisations. Une réparation au ciment, puis une couche de peinture, souvent criarde ou chatoyante, vient orner et protéger ses sculptures. On peut d’ailleurs se demander s’il fait cela par simple effet décoratif, ou pour empêcher la prolifération des mousses et des lichens qui envahissent aujourd’hui ces personnages.
Photos :
The Wide World magazine, 23 mai 1909
Don de Françoise Genty-Tilley (Angleterre) à notre association
Livre d’Or de l’Abbé Fouré, 1906
Extrait de cartes postales anciennes, collection de l’Association des Amis de l’Œuvre de l’Abbé Fouré